Deux piétons ont été tués et deux autres blessés dans des accidents de la route, dans la région de Montréal, dans une période de trois jours. Cela a mené les autorités à sonner l’alarme. Ils se demandent pourquoi le nombre de décès de piétons ne diminue pas.
La ville a annoncé la tenue le 24 septembre d’une consultation publique pour trouver une solution. Entre-temps, la police montréalaise a lancé une campagne de sensibilisation auprès des piétons pour le respect des feux de circulation et des autres règles de sécurité.
Il y a eu 14 décès de piétons sur l’île de Montréal depuis le début de l’année, tandis que sur l’ensemble du territoire québécois, en 2017, 69 piétons ont péri, comparativement à 63 l’année précédente. Entre 2012 et 2016, le nombre de décès de piétons s’est accru de 25 %.
Un problème de densité de population, de trafic et du manque d’attention
Selon Sylvain Dubois, spécialiste du contrôle de la circulation au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), plusieurs raisons peuvent expliquer les causes de ce phénomène.
« Le nombre et la densité des piétons augmentent, tout comme le nombre de voitures, ce qui signifie que le risque de conflits augmente », souligne Sylvain Dubois.
Il montre aussi du doigt le non-respect des règles de circulation, l’inattention et la distraction causées par l’utilisation du téléphone portable. « Les piétons marchent maintenant en regardant leurs téléphones, ce qui les rend beaucoup moins attentifs. » Il ajoute qu’au chapitre de la distraction, les conducteurs et les piétons sont probablement responsables de façon égale.
Il faut s’attaquer aux autos et non aux piétons?
Une experte en sécurité routière à l’INRS, Marie-Soleil Cloutier, estime qu’il n’existe « aucune preuve » que l’utilisation du téléphone portable par les piétons cause des accidents. L’attention des autorités devrait être plus attirée par le comportement des conducteurs automobiles.
Selon elle, la réduction de la vitesse des véhicules, l’élargissement des trottoirs et le synchronisme des feux de circulation sont des outils qui peuvent changer la donne.
« Il faut modifier la géométrie du réseau routier pour s’assurer que les conducteurs empruntent les rues de quartier à des fins locales », ajoute-t-elle.
Quand la distraction est un gros problème
Il y a quelques jours, la firme Desjardins Assurances a révélé les résultats d’un sondage de 3020 Canadiens, dont 895 Québécois, sur les facteurs de risques d’accidents routiers.
On y apprend que plus d’un Québécois sur trois (35 %) avoue avoir été distrait au volant par son cellulaire alors qu’il conduisait (Canada 38 %).
Au Québec, 98 % des répondants savent qu’il est interdit d’utiliser un téléphone cellulaire au volant (Canada 97 %). Cependant, seulement 25 % d’entre eux disent ne jamais utiliser leur téléphone au volant de leur véhicule (Canada 24 %).
Le saviez-vous?
Le piéton au Canada et au Québec n’a pas nécessairement priorité en tout temps
– Même s’il a priorité à une traverse piétonnière, il peut recevoir une contravention s’il s’engage sans s’assurer du danger. C’est-à-dire que si un véhicule est déjà engagé et que le piéton entreprend de traverser, ce dernier est en tort et pourrait être puni par la loi.
– Si un piéton traverse un boulevard sans se rendre au passage de piétons le plus près, il peut recevoir une contravention (très rare au Québec).
– Traverser en diagonale une rue est aussi illégal pour un piéton. Il faut obligatoirement traverser de façon perpendiculaire (très rare au Québec).
RCI avec La Presse canadienne, Desjardins Assurance et la contribution de Radio-Canada
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