François Legault formera le prochain gouvernement majoritaire au Québec
Photo Credit: Jacques Boissinot/Canadian Press

Legault faussement majoritaire doit corriger les distorsions du mode de scrutin et inclure les autres partis

Le Mouvement démocratie nouvelle (MDN) constate les distorsions du mode de scrutin au Québec et appelle le nouveau premier ministre élu à faire preuve d’ouverture envers les autres partis en ce qui a trait à la gouvernance. La Coalition avenir Québec (CAQ ), qui se retrouve au pouvoir sans avoir reçu l’appui d’une majorité de la population, devrait absolument réformer le mode de scrutin, et se tourner vers un mode proportionnel mixte avec une liste régionale, soutient le directeur général du MDN, Jean-Sébastien Dufresne.

Une fausse majorité qui appelle une réforme du mode de scrutin

Avec 38 % des votes et près de 60 % des sièges, la CAQ prend la tête du gouvernement provincial avec 100 % des pouvoirs.

Avec cette élection, une page de notre histoire est désormais tournée, affirme Jean-Sébastien Dufresne.

« Nous étions appelés aux urnes sans que chaque vote compte. Le vent de changement nous mènera à une réforme du mode de scrutin d’ici 2022, au bénéfice de tous », déclare-t-il.

Le DG de ce mouvement issu de la société civile indique qu’un projet de loi sera déposé d’ici le 1er octobre 2019 par les partis signataires de l’entente transpartisane du 9 mai. La CAQ, le Parti québécois et Québec solidaire ont accumulé 71 % du vote populaire et 74 % des députés.

M. Dufresne précise que c’est le Mouvement démocratie nouvelle qui a piloté, depuis 2016, la démarche ayant mené à l’entente entre ces trois partis.

« Si François Legault n’a pas obtenu l’appui d’une majorité de la population, ce qui devrait impliquer la nécessité d’obtenir l’appui d’autres partis pour toute décision majeure afin qu’elle soit légitime, le mandat est sans équivoque pour la réforme du mode de scrutin. L’appui d’une majorité de députés issus de partis ayant obtenu une majorité du vote populaire apporterait toute la légitimité requise à une éventuelle réforme du mode de scrutin », soutient Jean-Sébastien Dufresne.

Le DG du MDN, Jean-Sébastien Dufresne Crédit photo : MDN

Jean-Sébastien Dufresne présente les distorsions du scrutin du 1er octobre au Québec

Écoutez
Un montage photo montre les chefs qui débattent sur le plateau de TVA.

Sur la ligne du haut : Jean-François Lisée et Philippe Couillard; sur la ligne du bas : Manon Massé et François Legault  Photo : TVA

La démocratie muselée?

À l’issue du scrutin de lundi, certains partis, qui ont pourtant obtenu suffisamment d’appuis, ne seront pas reconnus comme des groupes parlementaires, déplore Jean-Sébastien Dufresne. Il s’agit notamment de Québec solidaire et du Parti Québécois qui ont été relégués loin derrière la CAQ et le Parti libéral, avec respectivement 10 et 9 sièges. Pourtant, en fonction des proportions du vote obtenu, ces partis devraient respectivement posséder 21 et 22 sièges.

« La démocratie se trouve muselée avec des partis politiques qui ne bénéficient pas du temps de parole et des ressources qui devraient revenir à des groupes parlementaires reconnus, alors qu’ils ont pourtant obtenu l’appui populaire suffisant. Les valeurs et la vision de la société défendues par ces formations politiques se trouvent à ne pas bénéficier d’une visibilité à leur juste valeur », observe M. Dufresne.

Les régions ont aussi leur mot à dire

Les grandes sacrifiées du scrutin de lundi, ce sont aussi les régions, constate Jean-Sébastien Dufresne. Elles ont pris un coup étant donné que plusieurs d’entre elles se retrouvent représentées entièrement par un seul parti.

En Mauricie par exemple, la CAQ a remporté 100 % des sièges (5 sur 5), pourtant elle n’a obtenu que 49 % des votes. Il en est de même pour les Laurentides, où la Coalition avenir Québec s’en tire avec 100 % des sièges (9 sur 9), avec seulement 47 % des votes.

Le DG du MDN souligne que la CAQ a été l’un des partenaires de la démarche du mouvement qui a conduit au printemps 2016 à la tournée de forums citoyens Chaque voix compte et à la production d’un rapport recommandant le modèle électoral à adopter au Québec.

C’est ainsi qu’il invite le nouveau premier ministre élu à respecter son engagement de déposer un projet de loi d’ici au 1er octobre 2019 et à inclure les autres formations politiques dans la gouvernance de la province.

Catégories : Politique
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