Les conclusions de la nouvelle étude internationale menée par le Dr Dick Menzies de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill à Montréal devraient entraîner une révision en profondeur des lignes directrices mondiales en matière de traitement de la tuberculose multirésistante.
L’étude conclut en effet que les nouveaux médicaments pour combattre la tuberculose multirésistante s’avèrent plus efficaces que les médicaments utilisés traditionnellement.
Selon les travaux de l’équipe du Dr Menzies, ces médicaments nouveaux entraînent de meilleurs taux de guérison et aussi des taux de mortalité plus faibles, comparativement aux traitements actuellement utilisés.
En outre, l’étude montre qu’il n’est pas absolument nécessaire de faire des injections quotidiennes, comme le prévoient les traitements médicamenteux traditionnels.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déjà réagi aux conclusions du groupe de recherche mené par le Dr Menzies en adoptant entièrement ses conclusions.
Les résultats de ces travaux sont publiés dans la revue médicale britannique The Lancet.
– Bien que le taux d’incidence de la tuberculose soit à la baisse dans le monde depuis le début des années 2000, on dénombre environ 600 000 cas de tuberculose multirésistante (TB-MR) chaque année, dont 240 000 s’avèrent mortels.
– Les pratiques actuelles en matière de traitement de la TB-MR prévoient le recours à des médicaments coûteux utilisés depuis très longtemps, qui entraînent des effets secondaires nocifs.
Méthodologie
Le Dr Menzies et ses collaborateurs basés entre autres aux États-Unis, en Europe, en Amérique latine et en Asie ont combiné des données colligées auprès de plus de 12 000 patients atteints de TB-MR. Ces données provenaient de 50 études menées dans 25 pays.
La compilation d’un volume de données aussi important a permis aux chercheurs de conclure que les médicaments utilisés pour traiter la tuberculose, comme la bédaquiline, le linézolide et les médicaments de dernière génération, comme les fluoroquinolones, sont d’excellents candidats pour le traitement de la TB-MR.
La tuberculose au Canada est-elle fréquente?
L’Afrique est le continent le plus touché, avec plus de 281 cas pour 100 000 habitants en 2014. À l’autre bout du spectre, au Canada, ce taux était de 4,4 cas pour chaque tranche de 100 000 personnes.
La majorité des cas de tuberculose active rapportés au Canada surviennent chez les personnes nées à l’extérieur du Canada (57,9 %) et dans les communautés inuites.
Grâce aux traitements et au suivi des personnes atteintes, le nombre de nouveaux cas est peu élevé au Canada. On rapporte environ 1500 cas chaque année. Au Québec, le nombre de varie entre environ 200 à 280 par année. Les taux de tuberculose au Québec sont parmi les plus bas au Canada.
Dans les années 1950 et 1960, des milliers d’Inuits atteints de tuberculose avaient été déportés de leur communauté vers des hôpitaux du sud du Canada dans le but d’y recevoir des traitements.
Ces déportations étaient prévues dans le cadre des mesures gouvernementales pour combattre la maladie qui faisait des ravages au sein de cette communauté. De nombreux déportés ne sont jamais retournés chez eux et leur sort demeure un mystère jusqu’à ce jour. Lisez la suite…
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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