Les immigrants d’expression française, notamment ceux d’Afrique, des Caraïbes ou d’Europe qui préféreraient immigrer dans les provinces canadiennes à majorité anglophone, auront accès bientôt à des services plus étendus d’intégration en français avant même d’arriver au Canada.
Le ministre canadien de l’Immigration, Ahmed Hussen, a annoncé mercredi l’ajout de 11 millions de dollars sur une période de cinq ans pour faire de la Cité collégiale, qui se trouve dans la capitale canadienne, le principal centre de services aux nouveaux arrivants francophones hors Québec.
De plus, quatre autres organismes régionaux en Nouvelle-Écosse, en Ontario, au Manitoba et en Colombie-Britannique auront aussi pour mandat de fournir de l’information aux futurs nouveaux arrivants sur leur province d’accueil.
Un besoin criant de nouveaux francophones
Le gouvernement fédéral s’est fixé pour objectif d’attirer 4,4 % d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec en 2023. Selon Statistique Canada, les francophones hors Québec représenteraient 3,8 % de la population canadienne.
Pour éviter une chute du nombre qui pourrait passer à 3 % d’ici 2036, Ottawa s’est doté en mars dernier d’un Plan d’action sur les langues officielles de 40,8 millions dollars prévoyant l’augmentation à 4,4 % d’immigrants francophones pour les cinq prochaines années.
Un montant de 36,6 millions sur cinq ans annoncé précédemment sert déjà à améliorer cet accès aux services en français pour futurs immigrants.
L’octroi de 11 millions de dollars, dévoilé mercredi, s’ajoute donc aux sommes précédemment promises.
Les futurs immigrants auront des informations sur place avant de partir pour le Canada
« Ces centres pourront ouvrir des bureaux et embaucher du personnel à l’extérieur du Canada, dans des pays francophones comme le Maroc ou la Tunisie », a expliqué le ministre.
Les immigrants déjà sélectionnés par le Canada auront ainsi un « contact personnel » avec quelqu’un qui pourra répondre à leurs questions avant leur arrivée.
M. Hussen a donné l’exemple d’un ingénieur marocain sélectionné par le ministère de l’Immigration. Celui-ci aurait d’abord un premier contact avec la Cité collégiale d’Ottawa, qui ensuite le référerait à l’Ordre des ingénieurs de la province où il compte s’installer. Cette personne pourrait ainsi commencer les procédures de reconnaissance de diplôme avant son arrivée en sol canadien.
– Environ 2100 nouveaux résidents permanents francophones arrivent à Pearson chaque année.
– En plus d’aider les personnes à prendre leur vol de correspondance vers leur destination finale, l’organisme mandaté informe les immigrants afin de leur faciliter l’entrée en Ontario.
Annonce bien accueillie par la francophonie hors Québec
Selon la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), la nouvelle structure d’information et d’intégration proposée par le gouvernement canadien vient corriger des lacunes existantes dans l’accueil des immigrants francophones qui pourront maintenant recevoir des services en français à toutes les étapes de leur intégration.
« L’immigrant francophone avait de la misère à se retrouver dans cette panoplie de services où il y a une offre en anglais qui est beaucoup plus volumineuse qu’en français », a constaté son directeur général, Alain Dupuis.
« Est-ce qu’on va avoir tous les services de A à Z avec cet investissement-là? Non. Ce n’est pas assez, il va en falloir plus, mais c’est une bonne première étape pour commencer à s’assurer qu’on ait un continuum de services en français dans toutes les régions du pays. »
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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