Un rapport de l’Initiative canadienne de prévention de l’homicide domestique, un projet pluriannuel qui étudie les homicides domestiques en mettant l’accent sur les groupes vulnérables, a été rendu public.
Selon les données de partout au pays, de 2010 à 2015, 76 % des 476 personnes tuées lors d’un homicide conjugal au cours de cette période étaient des femmes ou des filles.
Tout aussi préoccupant, il apparaît que l’appartenance d’une femme à certains groupes démographiques augmente encore davantage ses risques de mourir dans des circonstances violentes.
Parmi les groupes de femmes les plus vulnérables se trouvent les Autochtones, les immigrantes et les réfugiées, les personnes vivant dans des zones isolées ou rurales et les enfants. Les personnes appartenant à ces groupes représentaient 53 % des victimes d’homicide au cours de cette période, selon le rapport.
Premièrement, l’Initiative de lutte contre la violence familiale est la principale stratégie du gouvernement fédéral pour aborder le problème de la violence familiale depuis 1988. Cette initiative nationale, dirigée et coordonnée par l’Agence de la santé publique du Canada, réunit 15 ministères et organismes partenaires en vue d’empêcher la violence familiale et d’y répondre.
Deuxièmement, le gouvernement canadien a récemment lancé la Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe, qui s’appuie sur des initiatives fédérales actuelles et qui propose d’augmenter de telles initiatives contre la violence fondée sur le sexe.
Réactions des auteurs du rapport
La professeure de politique publique et de justice pénale à l’Université de Guelph Myrna Dawson, coauteure du rapport, estime que ces chiffres devraient servir de sonnette d’alarme à une société qui aurait pu se laisser aller à un faux sentiment de sécurité quant à la sécurité des femmes en général et des populations vulnérables en particulier.
« On parle beaucoup de la nécessité d’améliorer les ressources pour les femmes et les enfants victimes de violence, mais je pense parfois que le grand public a le sentiment que nous avons résolu ce problème, a dit Mme Dawson. Ces chiffres nous rappellent cruellement que, même si nous avons peut-être essayé d’améliorer nos réponses à l’homicide domestique dont les femmes sont clairement les premières victimes, nos efforts ont été vains, notamment pour certains groupes. »
« Nous devons reconnaître que nos efforts pour réduire les risques et la sécurité des personnes en situation de violence ne fonctionnent pas bien, a-t-elle déclaré. Nous devons examiner des moyens plus nuancés et ciblés de mieux réagir afin de saisir les réalités vécues par ceux qui subissent le plus la violence. »
Des statistiques qui devraient guider des mesures de préventions accrues
Selon les auteurs du rapport, les données sur les victimes d’homicide dans les zones rurales et isolées, par exemple, suggèrent la nécessité de repenser les réponses du gouvernement aux armes à feu.
Des facteurs de risque similaires ont été établis pour les populations immigrées et réfugiées, qui peuvent être isolées en raison de barrières linguistiques ou sans soutien de la communauté approprié ou culturellement pertinent.
Pour les femmes autochtones, pour lesquelles le taux d’homicides conjugaux était deux fois plus élevé que la population non autochtone pendant la période couverte par le rapport, la recherche a révélé que des conditions socio-économiques médiocres et le racisme systémique jouent un rôle dans le maintien des personnes dans des circonstances violentes.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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