Il est excessivement pénible de regarder de nombreuses images contenues dans le récent ouvrage collectif français intitulé Sexe, race et colonies (édition La Découverte).
Les images qui illustrent cet article sont issues de l’ouvrage mais pourraient heurter certaines sensibilités.
Nous préférons vous en avertir.
En regardant ces images où défilent des colons, notamment français, des 19e et 20e siècles on s’interroge aussi sur le comportement de nos propres coopérants canadiens en Afrique à l’époque plus récente de notre premier pas en Afrique dans les années 1960 ou 1970.
On peut voir par exemple dans cet ouvrage des hommes blancs en Afrique française pressant les seins nus de jeunes femmes noires comme s’il s’agissait de vulgaires fruits que l’on tâte dans un marché public.
Impossible de vous montrer directement en fait plusieurs de ces images qui servent aujourd’hui à dénoncer la domination sexuelle des colons blancs sur les Africains tellement elles apparaissent violentes et pleines de… viols.
Cet ouvrage collectif, codirigé par Pascal Blanchard, suscite de nombreuses critiques qui portent moins sur le fond que sur la forme, à savoir le recours en tout à plus d’un millier d’images illustrant souvent de façon choquante la domination des corps noirs du 15e siècle à nos jours.
Réflexions sur des images qui font réfléchir…
Dans nombre de cartes postales, envoyées par des militaires en poste dans les pays colonisés aux 19e et 20e siècles, on peut voir des hommes enlaçant des femmes du pays en posant des gestes obscènes.
Six siècles de domination sexuelle
Six siècles d’histoire sexuelle coloniale sont ainsi occultés dans cet ouvrage, depuis les conquistadors, en passant par les systèmes esclavagistes, notamment aux États-Unis.
Durant ces six siècles, des débuts du commerce des esclaves à l’indépendance de nombreux pays africains dans les années 1960, les colonisateurs blancs ont violé, acheté et réduit au rang d’objets sexuels les femmes des terres conquises, entre autres en y organisant la prostitution.
Si les femmes ont été les premières victimes de cette domination sexuelle, les hommes n’ont pas été exclus. Au nom de la liberté sexuelle des hommes blancs, la domination sexuelle a pu s’exercer sans contrainte. Elle adoptait même pour ses maîtres les allures d’une récréation.
Ce livre monstre de 544 pages est très graphique [plus de 1200 illustrations érotiques] et ne manque pas de choquer certains lecteurs.
RCI avec l’Agence France-Presse et la contribution de Catherine Perrin et Marie-Louise Arsenault de Radio-Canada
En complément
Sexe, race & colonies – Édition La Découverte
À quel moment sont venus les premiers Noirs esclaves et non esclaves au Canada? – RCI
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