L’Agence de la santé publique du Canada n’en est pas certaine, mais elle estime qu’au moins 30 Canadiens ayant subi une chirurgie de perte de poids dans une clinique de Tijuana, au Mexique, pourraient avoir contracté une infection potentiellement mortelle.
Ces craintes reposent sur les résultats d’une enquête menée par le Centers for Disease Control aux États-Unis (Centres pour le contrôle des maladies), le mois dernier, qui révèle que des patients américains subissant la même opération dans cette clinique ont été infectés par une souche de bactérie résistante aux antibiotiques.
La bactérie en question, la pseudomonas aeruginosa, constitue un danger connu dans les établissements de santé, en particulier pour les patients opérés.
L’agence de santé publique fédérale a publié mercredi un avis recommandant aux patients s’étant rendus à l’hôpital Grand View ou à d’autres établissements de Tijuana depuis le mois d’août de consulter un médecin immédiatement en cas de signes d’infection, notamment de fièvre, de rougeurs, de pus ou de gonflement sur la partie du corps ayant fait l’objet d’une opération.
L’agence de santé met également en garde contre le risque d’infections transmissibles par le sang, y compris le VIH, l’hépatite B et l’hépatite C, en raison d’une mauvaise stérilisation du matériel à la clinique Grand View. Il est conseillé aux autres patients d’éviter l’hôpital jusqu’à ce que les autorités mexicaines donnent leur feu vert.
Hausse du tourisme médical chez les Canadiens
La pratique du tourisme médical est une nouvelle tendance mondiale de plus en plus populaire auprès des Canadiens, qui choisissent notamment de combiner vacances d’été et soins de santé à l’étranger.
Selon Statistique Canada, les dépenses des Canadiens en matière de santé à l’étranger sont passées de 447 millions en 2013 à 690 millions en 2017.
Des enquêtes révèlent que le nombre de patients canadiens dans les hôpitaux étrangers augmente rapidement. S’ils étaient près de 40 000 en 2010 à se rendre à l’étranger pour recevoir des soins de santé, une étude de l’Institut Fraser montrait il y a deux ans que plus de 52 000 Canadiens se sont rendus à l’étranger en 2014 pour obtenir des services médicaux et dentaires non urgents. C’était une augmentation de 26 % par rapport à l’année précédente.
Le tourisme médical est plus populaire que jamais. Plus de 60 000 Canadiens se sont fait soigner à l’extérieur du pays en 2016, selon la plus récente étude de l’Institut Fraser sur le sujet, dont on vient de publier les résultats.
Les Canadiens dépenseraient ainsi plus de 500 millions de dollars chaque année pour obtenir des services médicaux à l’étranger.
Déconseillé par les autorités sanitaires canadiennes
Le tourisme médical peut changer des vies, mais aussi parfois conduire à la mort. Il présente plusieurs dangers allant de la qualité aléatoire des soins dispensés à la difficulté de transmettre le dossier médical d’un pays à l’autre, ou encore à l’impossibilité de poursuivre en justice le chirurgien étranger dans le cas d’une erreur médicale.
Plusieurs patients contractent aussi des infections dues à des bactéries résistantes aux médicaments qui sont présentes dans les hôpitaux étrangers.
Le tourisme médical, dans des pays comme la Thaïlande, exacerberait le détournement de personnel médical local vers des hôpitaux qui accueillent des étrangers.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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