Une équipe de scientifiques de l’Université McGill, à Montréal, a l’honneur de voir ses travaux de dépistage précoce des cancers de l’utérus et de l’ovaire être reconnus par le prestigieux magazine Québec Science comme étant les plus marquants de l’année 2018.
La Dre Lucy Gilbert et le Dr Kris Jardon, du Centre universitaire de santé McGill, ont contribué avec d’autres chercheurs à la mise au point d’un test de détection précoce de ces cancers. Cette 26e découverte scientifique de l’année est le choix des lecteurs du magazine Québec Science.
Un jury de chercheurs et de journalistes avait d’abord sélectionné les 10 découvertes scientifiques québécoises qui semblaient à leurs yeux être les plus impressionnantes.
On estime que 1500 Canadiennes ont reçu un diagnostic de cancer du col de l’utérus en 2016 et que 400 en sont mortes. On estime d’autre part que 2800 Canadiennes ont reçu un diagnostic de cancer de l’ovaire en 2017 et que 1800 en sont mortes.
Les cancers de l’utérus et de l’ovaire sont les troisièmes pour ce qui est de l’incidence et de la mortalité chez les femmes. Encore aujourd’hui, ils sont difficiles à dépister. À l’heure actuelle, il n’existe en fait aucun test de dépistage fiable pour ces cancers chez les femmes qui n’en présentent pas les symptômes. Et même lorsque ces symptômes apparaissent, ils demeurent vagues et facilitent peu le diagnostic.
Mais lorsque les symptômes apparaissent, cela signifie que la tumeur s’est déjà développée dans les tissus et organes voisins. Par ailleurs, d’autres affections peuvent avoir des symptômes semblables à ceux du cancer du col de l’utérus.
Le taux de guérison n’a d’ailleurs guère bougé au cours des 25 dernières années.
La découverte scientifique de l’année du Centre universitaire de santé McGill à Montréal
Le test de détection précoce PapSEEK, mis au point en collaboration avec des chercheurs de l’Université Johns Hopkins, est non invasif.
Il consiste en l’analyse génétique d’un prélèvement de cellules de la paroi utérine, une procédure semblable au test Pap lors d’un examen gynécologique. L’outil permet de détecter la présence de mutations dans les cellules de l’ovaire et de l’endomètre.
À ce jour, 18 gènes ont été associés aux cancers de l’utérus et de l’ovaire. Ils rendent possible le repérage des cellules anormales avant que la maladie s’aggrave.
En comparant les échantillons obtenus chez des patientes qui avaient déjà reçu un diagnostic de cancer avec ceux recueillis chez des femmes en santé, les chercheurs sont parvenus à détecter jusqu’à 93 % des cas de cancers de l’utérus et 45 % de ceux de l’ovaire, et sans aucun faux positif.
L’équipe a fait connaître ses résultats dans la revue Science Translational Medicine. Le test PapSEEK pourrait être disponible d’ici quelques années si les recherches progressent.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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