En Colombie-Britannique, aux prises avec une éclosion de rougeole qui a infecté jusqu’à maintenant 15 personnes, plusieurs s’interrogent : faut-il rendre la vaccination obligatoire?
La régie de la santé Vancouver Coastal confirmait, mercredi, que deux nouveaux cas de rougeole sont liés à l’éclosion initiale d’il y a environ deux semaines dans des écoles du Conseil scolaire francophone de la province.
La régie de la santé s’attend à de nouvelles éclosions de la maladie puisque la période d’incubation du virus peut aller jusqu’à 21 jours. Aussi, une personne infectée peut communiquer la maladie en moyenne à 16 autres personnes.
L’inquiétude grimpe. Les médecins de la région de Vancouver constatent une augmentation du nombre d’adolescents et de jeunes adultes qui souhaitent se faire vacciner contre cette maladie. Dans une seule pharmacie de Vancouver, en une seule journée, 30 vaccins ont été administrés.
D’autres cas de rougeole à prévoir ici et là. Cela dépend de votre âge et où vous avez grandi
Bien que de nouveaux cas continuent d’apparaître, les responsables de la santé dans l’ouest du pays soutiennent que toute personne qui a déjà eu la rougeole devrait être en sécurité. Les personnes nées avant 1970 sont également censées être immunisées, parce que la majorité d’entre elles ont contracté la maladie et ont développé une immunité au cours de leurs premières années de vie.
Les personnes nées en Colombie-Britannique après 1994 auraient donc généralement reçu deux doses de vaccins appropriés, mais d’autres devront vérifier leur dossier d’immunisation s’ils les ont conservés.
Selon le Dr Afshin Khazei, urgentologue à Vancouver, le meilleur moyen de s’assurer d’être protégé contre la maladie est de recevoir deux doses du vaccin RRO (rougeole, oreillons et rubéole). « Notre approche est la suivante : en cas de doute, nous donnons un coup de pouce », dit le Dr Khazei dans une entrevue à CBC News.
« S’il y avait un système d’enregistrement et un registre centralisé auquel nous pourrions avoir accès, nous pourrions peut-être éviter de leur donner une dose inutile », ajoute-t-il.
Le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, Adrian Dix, rejette l’option de la vaccination obligatoire.
À l’autre bout du pays, campagne de publicité ou de désinformation contre les vaccins?
Cet hiver plus que jamais, les médias sociaux aux pays sont remplis de commentaires contre la vaccination.
Or, un groupe s’appelant Vaccine Choice Canada s’est vu forcé de retirer de la circulation, en fin d’après-midi mercredi, une série de publicités controversées dans la ville de Toronto après que plusieurs consommateurs eurent porté plainte à leur sujet.
Sur son site web, le groupe à but non lucratif indique que son but était d’informer le public sur la littérature scientifique existante et émergente évaluant les risques, les effets secondaires et les effets à long terme sur la santé des politiques de vaccination.
Ces publicités sur une cinquantaine de panneaux et d’afficheurs numériques dans la région torontoise invitaient depuis quelques jours les consommateurs à se renseigner au sujet de la vaccination auprès d’une association réputée pour ses positions contre les vaccins.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Marie Villeneuve, Jean-Philippe Nadeau, Philippe Leblanc et Jacques Dufresne de Radio-Canada
En complément
Un registre de vaccination pour tous les élèves britanno-colombiens – Radio-Canada
Anti-vaccination billboards in Toronto being removed, company says – CBC
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