Cette situation est extrêmement préoccupante pour ces enfants qui sont exposés à toutes sortes de maladies, souligne la présidente de l’Observatoire des tout-petits qui a publié un rapport sur le sujet.
Le sort des tout-petits, en ce qui a trait à l’accès aux soins de santé dont ils ont besoin pour leur épanouissement, est étroitement lié au statut d’immigration de leurs parents.
C’est le constat du rapport de l’Observatoire des tout-petits. Selon que les parents ne disposent pas d’une carte attestant leur statut de résident permanent ou de citoyen canadien, bien que l’enfant soit né au Québec, ce dernier n’a pas accès à l’assurance maladie, cela malgré sa citoyenneté canadienne, observe la présidente Fannie Dagenais.
Il en est de même pour les enfants nés hors du Québec, qui sont venus avec leurs parents s’installer dans la province, mais qui n’ont pas encore obtenu de documents officiels leur reconnaissant un droit de résidence.
C’est une situation qui met la santé des enfants en danger, souligne Mme Dagenais qui remet en cause l’extrême précarité qui frappe plusieurs enfants et leurs familles dans la province.
Ils vivent très souvent dans des logements insalubres et n’ont pas accès à certains services, dont le service de garde subventionné. De plus, les revenus familiaux sont très maigres, ce qui expose les membres à la sous-alimentation et aux problèmes de santé chroniques, entre autres.
Bien que le rapport n’ait pas de chiffres précis sur le nombre d’enfants dans cette condition, il fait état d’une situation assez délicate. Le gouvernement devrait donc s’en préoccuper.
ÉcoutezUne question de santé sur le long terme
Selon le rapport, certains parents arrivent au Québec sans documents légaux, parce qu’ils ont dû quitter leur pays d’origine en vitesse. Ils se retrouvent ainsi dans une situation d’extrême fragilité au pays. Des étudiants internationaux qui donnent naissance à un enfant au Québec et décident par la suite de s’installer et de travailler dans la province sont également concernés.
En attendant l’aboutissement de leur demande d’asile, ou de leur demande de résidence permanente au Canada, les délais souvent longs peuvent entretenir leur maintien dans un état de dénuement qui nuit considérablement à leurs enfants.
Pendant tout le temps d’attente, ils ne sont pas couverts par l’assurance maladie de la province (RAMQ) et ne peuvent bénéficier de soins, à moins de se présenter dans des cliniques réservées par Médecins du monde aux enfants et familles en situation d’immigration fragile.
Fannie Dagenais relève que les capacités de ces cliniques sont souvent limitées, et que les femmes enceintes ne bénéficient pas toujours de tous les suivis nécessaires à un déroulement sans risques de leur grossesse.
C’est pourquoi, au terme d’un sondage Léger pour le compte de l’Observatoire, certains ont suggéré massivement que des réformes soient urgemment engagées pour permettre à tous les enfants habitant le Québec d’accéder à des soins de santé gratuits.
En procédant ainsi, le système de santé et la société en général en tireraient le plus grand bénéfice. Le gouvernement épargnerait de l’argent puisqu’il réglerait à la base des problèmes qui lui auraient coûté des sommes astronomiques plus tard en raison des complications de problèmes non décelés durant l’enfance.
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