Des Algériens du Canada lors d’une manifestation à Montréal en avril après la démission de l’ex-président Bouteflika. Crédit : Radio-Canada/Karim Ouadia

Les Algériens du Canada contre toute possibilité d’instaurer une démocratie de façade dans leur pays

Le départ de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika est loin d’avoir calmé les esprits des Algériens du pays et de la diaspora, y compris ceux du Canada. Ces derniers veulent à présent voir leur pays se débarrasser des pratiques du passé susceptibles de compromettre l’instauration d’une véritable démocratie.

Perte de confiance envers les figures et les pratiques d’une époque révolue

Courtoisie. Islam Amine Derradji. Crédit : Facebook

Si le peuple a pu empêcher que l’ex-président Bouteflika brigue un cinquième mandat ou qu’il prolonge son quatrième, il est resté sur sa faim en ce qui a trait notamment à la démocratisation des institutions.

C’est un objectif fondamental qu’il faut atteindre pour l’émergence d’une Algérie prospère, où les citoyens peuvent profiter du vent nouveau porté par des visages différents.

La question est au centre des préoccupations à Montréal, où plusieurs groupes soutiennent le combat des Algériens. Ils organisent par exemple des tables rondes et des débats participatifs pour échanger sur la meilleure façon de conduire le processus démocratique dans leur pays.

Islam Amine Derradji est doctorant et chargé de cours au Département des sciences politiques de l’Université de Montréal. Il fait partie des personnes qui prennent part aux échanges vendredi.

C’est d’un changement radical dont le peuple a besoin, soutient-il dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem.

Écoutez

« Après la démission de Bouteflika, le 2 avril, sous la pression populaire, l’article 102 de la constitution prévoit que l’intérim soit assuré par le président du Conseil de la Nation. Après trois mois, des élections présidentielles doivent être organisées, en clair, c’est le 4 juillet. Les mobilisations se poursuivent, car dans ces conditions, les élections n’aboutiraient pas à l’État de droit et à la démocratie tant rêvés par les Algériens », a affirmé le doctorant.

Islam Amine Derradji confirme ainsi l’idée du « dégagisme », concept révolutionnaire qui traduit la détermination de ce peuple à tourner définitivement la page sur une époque sombre de son histoire : celle de la corruption, du népotisme, du favoritisme et du clientélisme menés par un seul homme épris de pouvoir au sommet de l’État, et par toute une clique de figures enracinées dans un système. Des figures qui ont placé leurs intérêts avant ceux du peuple longtemps marginalisé et martyrisé, et qui chercheraient à perpétuer ce système qui leur a tant profité.

Le peuple poursuit son combat en vue d’un renouvellement total de la classe politique dans le but d’atteindre des objectifs nouveaux, aux retombées bénéfiques pour tous.

Sur le même sujet

En Algérie, la population réagit mal à la nomination de leur nouveau président. Le président de la Chambre haute, Abdelkader Bensalah, assurera l'intérim pour 90 jours, le temps d'organiser des élections. Notre envoyé spécial à Alger, Jean-François Bélanger, fait le point sur les manifestations.
Catégories : International, Politique
Mots-clés : , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.