Comment un harceleur a-t-il pu suivre son ex-compagne et commander à distance sa voiture ?-iStock

Un harceleur a pu suivre son ex-compagne et commander à distance sa voiture

La technologie de surveillance numérique est en plein essor. Elle a atteint la sphère domestique. Elle peut être un outil de violence conjugale. Plusieurs cas de harcèlement électronique ont été rapportés notamment sur les réseaux sociaux par des ex-conjoints. Une utilisation de simples applications assure aux agresseurs et harceleurs une surveillance rapprochée et continue de leurs victimes. Un Australien a pu ainsi suivre en temps réel son ex-compagne, et démarrer et arrêter à distance la voiture de celle-ci.

Un homme de 38 ans qui s’est séparé de sa copine après une relation de six mois a concocté un système de surveillance électronique qui la géolocalise et retrace ses mouvements. Selon la chaîne australienne ABC, cet homme a utilisé des logiciels espions qui déterminent l’emplacement du téléphone intelligent de la femme. Il a également utilisé une application branchée à sa Land Rover. Une voiture qu’il a aidé à acheter quand ils étaient ensemble, ce qui lui a donné accès aux informations d’immatriculation de la voiture, lui permettant ainsi d’installer l’application. La chaîne ABC n’a pas identifié l’application, mais ses fonctions sont similaires à celles de l’application « InControl » de Land Rover, qui permet aux propriétaires de voitures de démarrer leur véhicule à distance, d’ajuster les températures et de suivre leur emplacement.

En cette ère de numérisation tous azimuts, où une foule de capteurs intelligents et d’applications mobiles peuvent se greffer, les harceleurs, voire les agresseurs, disposent de moyens technologiques accessibles au grand public qui leur permettent d’épier la vie privée de leur victime, de s’immiscer dans leur intimité et même de contrôler certains de leurs actes.

Suivre à distance les voitures des victimes de harcèlement est une forme émergente de plus en plus répandue de « l’abus numérique », selon des associations qui luttent contre la violence conjugale.

Plusieurs formes d’« abus numérique », des produits dérivés du florissant marché de surveillance électronique, sont simples à réaliser, notamment avec un téléphone intelligent. La violence numérique envers des ex-compagnes est sournoise et difficile à combattre. Les agresseurs disposent d’informations personnelles et d’accès à l’identité numérique de leurs victimes.

Les harceleurs profitent également des failles (dont les faux comptes) des réseaux sociaux, et particulièrement Facebook, pour lancer leurs « missives électroniques » vers leurs victimes.

Comment lutter contre cette violence numérique qui contamine la vie des victimes, souvent des femmes? Parmi les moyens qui pourraient être mis en place :

  • Exiger des sociétés éditrices des applications et des appareils de surveillance électronique de ne pas utiliser les données des personnes tierces sans leur consentement explicite.
  • Adapter le code pénal, encore en déphasage avec ces nouvelles technologies, aux violences numériques. La victime australienne, traumatisée d’être espionnée et traquée, a intenté une poursuite judiciaire contre son ex-compagnon. Il encourt, après une récente mise à jour du Code pénal australien, une peine de 15 ans de prison.

Zoubeir Jazi 
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Catégories : Internet, sciences et technologies
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