Réitérant le soutien du Canada à une initiative des Nations unies qui vise à protéger 30 % des terres et des océans d’ici 2030, il a souligné que le Canada était pourtant le seul des dix plus vastes pays au monde à s’être joint à l’initiative de l’ONU. Il a donc plaidé pour qu’ils se mobilisent davantage. (Sean Kilpatrick/Canadian Press)

À l’ONU, Trudeau incite les pays plus vastes à mieux protéger la biodiversité

En marge de la réunion virtuelle annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU, par visioconférence, le premier ministre Justin Trudeau a proposé que les pays possédant la plus grande superficie de masse terrestre en fassent davantage pour protéger la biodiversité sur leur territoire.

Réitérant le soutien du Canada à une initiative des Nations unies qui vise à protéger 30 % des terres et des océans d’ici 2030, il a souligné que le Canada était pourtant le seul des 10 plus vastes pays au monde à y prendre part. Il a donc plaidé pour qu’ils se mobilisent davantage, même s’il reconnaît que l’objectif à atteindre est difficile.

« Nous devons amener ces neuf autres plus grands pays à faire leur part et à progresser également », a-t-il dit.

Dans un communiqué publié lundi, le gouvernement canadien affirmait que le pays est « dans une position unique » pour participer parce qu’il possède la deuxième masse terrestre du monde, un cinquième de l’eau douce et le plus long littoral. Réunies, ces caractéristiques naturelles du Canada « sont essentielles à la biodiversité et à la sécurisation du carbone dans la nature dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques ».

Justin Trudeau explique la contribution du Canada à l’engagement en faveur de la biodiversité

Beaucoup de progrès lundi du côté des promesses 

Plus tard en journée, plus de 60 pays, dont des États membres de l’UE, la Grande-Bretagne et le Canada, se sont engagés à prendre 10 mesures pour inverser la tendance à la perte de biodiversité d’ici 2030.

Cet engagement a été signé par des pays tels que le Mexique, le Bangladesh, l’Allemagne et la Norvège.

Pourtant, le Brésil et l’Indonésie, deux points chauds de la déforestation, ainsi que la Chine et les États-Unis, les deux premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, ont été les principaux absents.

Avantage autochtone au Canada?

Selon Justin Trudeau, le Canada entend travailler plus étroitement avec les peuples autochtones en tant que partenaires nécessaires pour protéger sa biodiversité, parce qu’ils « comprennent à quel point il est important d’être de bons intendants de ces terres et de ces eaux qui nous soutiennent ».

L’optimisme du premier ministre est partagé par Frank Brown, membre de la nation Heiltsuk et engagé dans le projet canadien de protection de la biodiversité.

« Une grande partie des progrès récents dans la conservation des terres, y compris les forêts et les zones humides qui stockent d’énormes quantités de carbone, proviennent des nations autochtones. Maintenant, en plaçant la conservation dirigée par les Autochtones au cœur de son approche de la protection de la nature et du climat, le Canada peut diriger le monde dans la promotion d’un nouveau modèle de conservation éthique fondé sur le respect, la responsabilité et la réconciliation. »

Deux milliards d’arbres au coût de trois milliards

M. Trudeau a également réitéré, lundi, une promesse électorale faite l’automne dernier qui consiste à planter deux milliards d’arbres d’ici 2030.

Le premier ministre a promis de dépenser 3 milliards de dollars dans des projets de conservation des terres et de l’eau d’ici 2030. La plantation d’arbres fait partie de ces projets.

Une étude canadienne affirme que planter autant de nouveaux arbres pourrait réduire les émissions de 2 à 4 millions de tonnes par an en 2030. D’ici 2050, à mesure que ces arbres mûriront et pourront absorber plus de dioxyde de carbone, cette quantité pourrait plus que doubler, pour atteindre de 4 à 9 millions de tonnes par année.

La moitié des espèces animales canadiennes sont maintenant menacées

Le Canada a pourtant beaucoup à faire pour renverser l’effet destructeur de son économie sur la biodiversité. Selon des déclarations récentes du Fonds mondial pour la nature (WWF), la situation est inquiétante pour les espèces canadiennes en péril.

« En dépit de la réputation du Canada d’être le pays des grands espaces dotés d’abondantes espèces, il s’avère que plusieurs de nos espèces sont en difficulté. Et celles qui sont en péril sont extrêmement menacées », écrit Megan Leslie, présidente-directrice générale de WWF Canada, dans un texte sur le site de l’organisation de conservation. En effet, les experts du WWF ont constaté que les populations en péril ont décliné de 59 % entre 1970 et 2016.

D’autre part, en ce qui concerne les populations des espèces menacées établies par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), soit des espèces d’importance mondiale, dont certaines vivent au Canada, le rapport montre que leurs populations ont décliné de 42 % durant la même période.

Selon le WWF, la Loi canadienne sur les espèces en péril adoptée en 2014 ne semble avoir eu aucun effet pour le moment, et il est maintenant « incroyablement urgent » de renverser le déclin.

Le déclin des espèces protégées par cette loi fédérale est en fait comparable à celui des espèces non protégées. Les populations des espèces mentionnées par la loi ont chuté de 63 %. Le rapport laisse même entendre que le déclin s’est possiblement accéléré depuis son adoption.

Tout de même, les populations de gibiers d’eau, dont les marais sont protégés, ont augmenté de 54 %. Les oiseaux de proie, comme les faucons, ne sont plus menacés par le DDT, et leur population a explosé de 88 %. Sont également en hausse les populations d’animaux qui cohabitent bien avec les humains, comme les cerfs et les oies.

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Sue Vo-Ho est professeure de photographie dans un collège de la région de Montréal. Chaque année pendant l’été, lorsqu’elle est en vacances, elle prend toujours le temps de reprendre contact avec son art et sa passion : la photographie. Mais cette année, en raison des contraintes dues à la COVID, elle a choisi de restreindre ses déplacements, ce qui s’est avéré une bonne idée. (Sue Vo-Ho)

RCI avec La Presse canadienne et CBC News

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Catégories : Économie, Environnement et vie animale, International, Politique
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