Le gouvernement fédéral cherche à attirer plus de francophones dans ses provinces, hors Québec, alors que le Québec veut attirer et retenir des personnes dont les compétences répondent à des besoins spécifiques de son marché du travail. (Photo : Istock)

Nouveautés pour les demandes d’immigration permanente au Canada et au Québec

Le Canada a annoncé mardi que des points supplémentaires seraient désormais accordés aux candidats francophones et bilingues du programme d’Entrée express au Canada. L’objectif est d’aider le gouvernement libéral à atteindre sa cible de 4,4 % d’immigrants francophones hors Québec d’ici 2023.

Cette annonce intervient alors que le Québec, de son côté, vient d’annoncer qu’il allait mettre en place trois programmes pilotes d’immigration permanente visant à attirer et à retenir des personnes dont les compétences répondent à des besoins spécifiques du marché du travail québécois.

Inciter les francophones à s’installer hors Québec

La modification apportée par le gouvernement fédéral prévoit une augmentation de 15 à 25 points pour les candidats francophones et de 30 à 50 points pour les candidats bilingues.

Bien que l’immigration francophone hors Québec ait augmenté, les autorités reconnaissent dans leur communiqué que les outils mis en place ne seront pas suffisants pour répondre à l’objectif de 4,4 % d’ici 2023. 

L’Entrée express

Il s’agit du processus de demande destiné aux immigrants qualifiés qui souhaitent s’établir de façon permanente au Canada et participer à l’économie du pays. Il ne concerne pas le Québec qui établit ses propres niveaux d’immigration.

Source : Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada

En 2019, le pourcentage d’immigrants francophones admis au Canada, hors Québec, a atteint 2,82 %, soit une hausse de 1 % comparé à l’année précédente, indique le communiqué.

En comparaison, les immigrants qui ont déclaré connaître le français lors de leur admission au Québec représentaient 49,8 % en 2019, selon le ministère québécois de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI).

« Soutenir le développement des communautés francophones en situation minoritaire à l’extérieur du Québec fait partie du plan gouvernemental de croissance économique et de prospérité à long terme pour l’ensemble du pays. »

Marco Mendicino, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté

Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté Marco Mendicino arrive au parlement à Ottawa le mercredi 7 octobre 2020. (Photo : Sean Kilpatrick/The Canadian Press)

Dans le cadre du Plan d’action pour les langues officielles, le gouvernent fédéral a investi 40,8 millions de dollars sur 5 ans (entre 2018 et 2023) afin de consolider « Parcours d’intégration francophone » et élaborer « des politiques horizontales ». De telles politiques visent à consulter les différents acteurs touchés par une politique publique dans une perspective d’intérêt général.

Toutefois, le service d’immigration fédéral souligne qu’ »un éventuel assouplissement des restrictions de voyage associées à la pandémie mondiale » l’aiderait à atteindre sa cible.

Pour le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), Jean Johnson, cette annonce est une bonne nouvelle, mais il ne sait pas vraiment si ce sera assez pour atteindre la cible souhaitée. 

« L’élément que j’aime surtout dans cette annonce-là, c’est que c’est le reflet d’un ministre qui nous a écoutés, qui nous a entendus, qui dit aujourd’hui à la FCFA : je vous comprends, tentons quelque chose de différent », avance M. Johnson dans une entrevue avec Radio-Canada.

Il rappelle toutefois que cet objectif de 4,4 % date de 2003 et qu’il n’a jamais été atteint. Il suggère donc de le réviser en créant un comité de planification de l’immigration francophone, où il y aurait une représentation des communautés et des hauts fonctionnaires de l’immigration, rapporte Radio-Canada. 

Jean Johnson, président de la FCFA, pense que cette annonce du gouvernement libéral est une bonne nouvelle, mais il ne sait pas vraiment si ce sera assez pour atteindre la cible souhaitée de 4,4 %. (Photo : Angie Bonenfant/Radio-Canada)

Trois programmes pilotes québécois pour attirer et retenir la main-d’œuvre

Alors que le gouvernement fédéral veut attirer plus de francophones hors Québec, la province cherche, elle, à attirer des travailleurs qui répondent au besoin du marché québécois.

Pour ce faire, la ministre québécoise de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Nadine Girault, a annoncé trois programmes pilotes publiés dans la Gazette officielle mercredi. 

Chaque projet pilote devrait durer cinq ans et inclure jusqu’à 550 candidats par an ainsi que les membres de leur famille.

Les programmes visent les personnes préposées aux bénéficiaires, celles dans le domaine de la transformation alimentaire et celles travaillant dans le domaine de l’intelligence artificielle et des technologies de l’information et des effets visuels.

Les personnes membres de la dernière catégorie et qui résident déjà au Québec de façon temporaire pourront aussi candidater.

« Ces actions permettront aux personnes immigrantes de contribuer pleinement au développement de la société québécoise en choisissant de s’y établir et de travailler dans ces sphères d’activité. »

Nadine Girault, ministre québécoise de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration

Nadine Girault, ministre des Relations internationales et de la Francophonie, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration et ministre responsable de la région des Laurentides. (Photo : Sylvain Roy Roussel/Radio-Canada)

Dans son communiqué, le MIFI a aussi annoncé des changements pour les demandes de parrainage collectif. 

Ainsi, la réception des demandes d’engagement de parrainage des groupes de 2 à 5 personnes se fera du 6 avril au 5 mai 2021, et la transmission de ces demandes se fera par voie électronique. Un tirage au sort aura lieu par la suite.

Le MIFI a également publié des précisions sur la gestion de la demande des différents programmes d’immigration. Cela a pour objectif d’améliorer les programmes et le délai de traitement des demandes.

Maintenant que ces propositions sont publiées, elles sont maintenant ouvertes à une période de consultation de 45 jours, qui se terminera le 5 décembre.

Avec les informations de Radio-Canada, d’IRCC et du MIFI. 

Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Politique
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