Le Canada doit vite augmenter sa présence militaire en Arctique, insiste un député

Un soldat russe sur l’île de Kotelny, qui fait partie de l’archipel de Nouvelle-Sibérie, situé dans l’arctique russe. (Vladimir Isachenkov/Associated Press)
Le coprésident canadien de la Commission permanente mixte de défense Canada-États-Unis, le député libéral John McKay, prévient que si le Canada n’agit pas maintenant, il pourrait perdre son emprise sur l’Arctique, à mesure que la Russie développe la militarisation de cette région.

Selon lui, le Canada n’est pas « très bien préparé », alors qu’au cours des cinq dernières années, le Kremlin a consacré de vastes ressources à la modernisation des bases soviétiques dans l’Arctique, a-t-il affirmé dans une entrevue à l’émission The House à la radio de CBC.

La Russie dispose notamment de lanceurs de missiles et de systèmes de défense aérienne disséminés dans divers avant-postes militaires dans des zones reculées de son territoire arctique, et ce, de sa frontière avec la Norvège jusqu’à ses territoires situés le plus près de l’Alaska.

D’ailleurs, le mois dernier, le commandant du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD), un Américain, a invité les décideurs américains et canadiens à se demander s’ils en faisaient assez pour contrer les menaces russes dans le Grand Nord.

« Nous n’avons pas vu ce genre d’augmentation systématique et méthodique des menaces depuis le plus fort de la Guerre froide », a commenté le général Terrence O’Shaughnessy.

Le président russe Vladimir Poutine n’a pas caché son objectif de revendiquer une grande partie de l’Arctique, citant la valeur des minéraux dans le Nord estimée à 30 000 milliards de dollars.

Une question de sécurité?

John McKay partage les préoccupations du général O’Shaughnessy. « Il ne s’agit pas seulement de la présence d’un nombre important de soldats, mais aussi de missiles, de navires, de missiles balistiques et de missiles de croisière à basse altitude », explique-t-il.

Il pense que le Canada devrait rapidement et intensivement augmenter sa présence militaire en Arctique. « J’aimerais que davantage de ressources soient consacrées à ce qui est devenu pour nous une question de sécurité, principalement en raison du fait que le changement climatique a ouvert les voies maritimes. […] Je pense que la fenêtre d’opportunité se referme rapidement », croit-il.

John McKay affirme également qu’il n’est pas convaincu que l’administration actuelle à la Maison-Blanche comprenne ce qui est en jeu. « Il y a clairement une certaine indifférence de la part du président Trump », dit-il.

Un texte d’Elise von Scheel de CBC News

Radio-Canada

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